Le DITEP d’Aurillac en cabane avec la médiathèque
Vendredi 13 et samedi 14 décembre, la médiathèque d’Aurillac a accueilli 12 cabanes dans lesquelles les visiteurs pouvaient s’installer pour écouter des histoires, réelles ou fictives, souvenirs d’enfance, anecdotes et autres précieuses paroles « collectées » depuis plusieurs mois. Parmi les 12 installations, celle du DITEP d’Aurillac n’est pas restée pas au placard. Explications….
Elle est grande, belle, chaleureuse. Pas toute jeune, mais tellement accueillante. Elle a été choyée depuis plusieurs mois dans les ateliers du DITEP d’Aurillac, à Limagne, par les jeunes et les professionnels. A l’origine, c’était une armoire en bois, un vieux placard sans intérêt. Désormais, c’est un nid douillet, unique, un peu loufoque, pratique aussi, avec son mini-canapé à l’intérieur, sa petite terrasse à l’arrière, ses ustensiles de cuisine, ses charmants rideaux et autres décos baroques qui lui donnent des allures de roulotte, et qui en font une véritable invitation au voyage, à l’évasion.
Les 13 et 14 décembre à la médiathèque d’Aurillac, l’étonnante création du DITEP d’Aurillac trônait dans un village constitué au total de 12 cabanes, dans le cadre d’un projet artistique, culturel et collaboratif, mené depuis plusieurs mois par la médiathèque avec plusieurs partenaires, dont l’ADSEA. Dans ces petits espaces tous différents les uns des autres, les visiteurs étaient invités à s’installer pour écouter des histoires enregistrées, réelles ou imaginées, drôles ou moins gaies, souvenirs vécus ou anecdotes colportées, etc…
Tout a commencé au printemps dernier, quand Lili DOUARD, directrice de la compagnie « Plaisir d’offrir, Joie de recevoir » et ses acolytes artistes ont poussé les portes des 12 structures associées à cette drôle d’aventure, dont l’ITEP, pour « collecter » les mots diffusés dans les cabanes. Plusieurs jeunes ont ainsi raconté leur plus grosse bêtise, leur croyance d’enfance un peu naïve, ou leurs rêves. Pour des enfants ou adolescents, dont certains rechignent parfois à s’exprimer, c’était une occasion pour libérer leur parole, dans un cadre informel. Ensuite, il a fallu passer à la phase d’aménagement de l’armoire-cabane.
Peut-être au festival du théâtre de rue
« Au début, les jeunes ne comprenaient pas trop la démarche » se souvient Christelle COURBEBAISSE, aide-médico psychologique. « Et rapidement, ils débordaient d’imagination, ils nous proposaient des tas d’idées tous les jours » ajoute Grégory ASTINGS, éducateur technique. Ils ont appris à couper, coudre, plier, tresser, clouer. Ils ont manipulé du papier, du tissu, du métal, du bois. Ils ont découvert de nouvelles techniques, épaulés par Paola COUBETERGUES, agent de service intérieur. Il a aussi fallu mesurer, ajouter et soustraire des centimètres, avec le soutien de Paul VALENTIN, l’enseignant qui a embarqué le DITEP dans cette histoire pas banale, pour permettre à tous de s’immerger dans un univers jusqu’ici inconnu. « Ce projet a été une formidable opportunité d’ouverture vers d’autres structures, d’autres publics, d’autres activités » résume Pierre-Henri AOUT, chef de service.
Et la magie a opéré : le vieux meuble s’est progressivement transformé, suscitant toujours plus d’intérêt auprès de ses « inventeurs ». Après sa première « sortie » à la médiathèque, la cabane du DITEP et ses homologues des autres structures partenaires (*) poursuivront leur route avec d’autres rendez-vous déjà fixés au cours desquels elles seront à nouveau présentées au public : en mai 2025 lors du festival Le Ton est donné, et peut-être en août à l’occasion du festival du théâtre de rue. Mais ça, c’est une autre histoire…
(*) Les autres participants au village de cabanes : l’ADAPEI, le centre hospitalier Henri Mondor, le centre social « A la croisée des autres », le centre social de la vallée de l’Authre, l’EPHAD « Résidence de la forêt à Ytrac, l’EPHAD La Louvière, la MECS Chanteclair, le Secours Populaire.
En savoir plus sur le site de la médiathèque du bassin d’Aurillac.