#quiprendsoindenous : alerter sur les « métiers oubliés »

Le 28 septembre 2022, une journée pour alerter

sur les dégradations dans le social et le médico-social

et les « métiers oubliés » des mesures Laforcade !

Réunis au Siège de l’ADSEA du Cantal le 28 septembre 2022 sous la bannière du CPH 15 (Collectif Partenariat Handicap 15), les dirigeants professionnels et bénévoles d’une vingtaine d’associations cantaliennes du secteur social et médico-social privé non-lucratif du Cantal, ont exprimé leurs profondes inquiétudes face aux graves difficultés de recrutement et de financement qui menacent l’accompagnement des personnes les plus vulnérables.

 

C’est un véritable cri d’alarme qui a été lancé mercredi 28 septembre depuis le Siège Social de l’ADSEA du Cantal à Aurillac, par 14 associations cantaliennes relevant du secteur privé non lucratif, réunies sous la bannière du CPH 15 (collectif partenariat handicap), rejointes par d’autres associations du département (1).

Autour de la table bénévoles et professionnels de ces associations, pour la plupart présidents et directeurs, pour l’ADSEA Jean-Jacques ASTINGS, président et Bruno LACOSTE, directeur général, avaient convié à une conférence de presse, les journalistes locaux afin de leur exposer dans le détail les profondes difficultés auxquelles le social et médico-social se heurtent depuis plusieurs mois, fragilisant la qualité de la prise en charge des publics accueillis. Un communiqué de presse a été rédigé, alertant sur la situation de « nos associations qui font face depuis des mois à de grandes difficultés de recrutement et de financement, lesquelles menacent l’accompagnement des plus vulnérables ».

La vingtaine d’associations cantaliennes représentées accompagnent environ 5000 personnes, adultes et enfants handicapés ou fragilisés sur le plan social, grâce à la mobilisation quotidienne de près de 1700 salariés. Actuellement, il manque plus de 200 professionnels dans leurs établissements et services (50 000 dans toute la France et 150 000 à l’horizon 2025).

Cette mobilisation faisait écho à une journée nationale orchestrée par 8 fédérations des métiers du soin et de l’accompagnement (2), qui ont lancé le hashtag #quiprendsoindenous, dans l’espoir de sensibiliser le grand public aux dégradations des conditions des métiers du soin et de l’accompagnement.

Visages masqués pour dire l’impuissance

Des rassemblements ont été organisés dans toute la France où les manifestants ont défilé le visage masqué pour symboliser leur sentiment d’abandon et d’impuissance face à l’ignorance des pouvoirs publics.

« Qui restera pour prendre soin des plus fragiles ? » interrogeaient les employeurs qui ne cachaient pas leur difficulté à recruter du fait d’une différence de traitement salarial entre le secteur public (où des primes conséquentes liées au Ségur de la santé ont revalorisé les filières notamment dans les hôpitaux) et le secteur privé non lucratif où de nombreux professionnels sont encore exclus des revalorisations (tous les métiers administratifs, techniques et logistiques, et une part des métiers du social). Ces disparités entraînent des tensions sociales grandissantes, de l’épuisement professionnel voire des départs, mettant en péril les organisations gestionnaires.

Agents de services généraux (service intérieur, de cuisine, d’entretien), qui font partie des salariés dont la rémunération est la plus faible, personnels administratifs, dont secrétaires, comptables, techniciens des services supports… tous oubliés de la revalorisation, sont qualifiés de « métiers fantômes » du social et médico-social, alors qu’ils participent évidemment aussi  à la prise en charge et au bien-être du public, aux côtés des autres professionnels, dans une dynamique d’équipe pluridisciplinaire.

Ces mêmes métiers ont par ailleurs déjà été intégrés dans le périmètre des mesures Laforcade, dans les secteurs sanitaire et médico-social des EHPAD, ce qui crée, là aussi, une forme d’iniquité de traitement.

Face à la gronde, le Gouvernement a annoncé ces derniers mois plusieurs mesures se concrétisant par le versement de primes dites Ségur et Laforcade à certains professionnels. « Mais nous attendons toujours le financement complet de ces mesures ! » s’indignent les responsables qui doivent puiser dans les trésoreries de leurs associations pour honorer les engagements de l’Etat auprès de leurs salariés. « Nombre d’entre elles se retrouvent de ce fait en très grande difficulté financière. Combien de temps tiendront-elles ? » s’inquiètent-ils, particulièrement soucieux pour les plus petites d’entre elles qui ne jouissent pas d’une grande réserve de trésorerie et dont ils redoutent l’effondrement.

A des dispositifs partiels et pas financés dans leur totalité, dont l’application a plongé les associations dans une crise majeure, les employeurs opposent « un véritable plan de soutien et de développement du secteur » qu’ils appellent de leurs vœux face à un enjeu qu’ils jugent crucial pour l’ensemble de la population : l’enjeu du prendre soin des personnes les plus vulnérables.

 

  • Le CPH 15 est composé des associations suivantes : l’ADSEA 15, l’ACAP Olmet, l’ADAPEI du Cantal, Handi Aide, l’ARCH, l’AGC-A, Les Bruyères, CLEAH, APF France Handicap, AGESI, IME Marie-Aimée de Méraville, auxquelles se sont jointes d’autres associations : ACSL’AAH, Accent Jeunes, Association Addictions France.
  • CNAPE, Fédération des Acteurs de la Solidarité, FEHAP, Mutualité Française, Nexem, UNAPEI, UNICANCER, UNIOPSS.

Retrouvez l’interview de notre directeur général (à 1’18’’) en suivant ce lien :

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